La crise d’Agadir de 1911 fut sans doute l’un des épisodes les plus dramatiques des relations internationales de l’avant-guerre. Sur arrière-fond d’impérialisme européen en Afrique du Nord, cette crise avait été provoquée par l’envoi d’un bateau de guerre, la canonnière »Panther«, en rade d’Agadir par le gouvernement allemand. On frôlait alors la guerre. L’escalade des tensions internationales à l’occasion de la deuxième crise du Maroc constitua à bien des égards le début d’une course aux armements et contribua au resserrement des alliances en vue d’un futur conflit jugé de plus en plus « inévitable ». L’objectif de cette conférence-débat de trois spécialistes de la Grande Guerre et des relations internationales est double. D’une part, il s’agit de savoir dans quelle mesure »Agadir« a fait naître une véritable « mentalité d’avant-guerre », hypothéquant par-là même la gestion des crises diplomatiques à venir. D’autre part, il s’agit de décentrer le regard habituellement porté sur la crise d’Agadir et d’européaniser le débat en insistant notamment sur le rôle que l’Espagne a pu jouer dans la genèse du conflit.
Jean-Jacques Becker est l’un des plus grands spécialistes de la Grande Guerre. Il a consacré ses travaux à deux grands secteurs historiques, la Première Guerre mondiale et l'histoire politique de la France au XXe siècle, en particulier le mouvement ouvrier et le communisme.
Gerd Krumeich est l’auteur de nombreux travaux consacrés à la guerre de 14/18, à la paix de Versailles et à Jeanne d’Arc. Il est vice-président du centre international de recherche de l’Historial de la Grande Guerre de Péronne (Somme).
Jean Marc Delaunay, professeur d’histoire contemporaine à Paris III est un éminent spécialiste de l’histoire des relations internationales. Il est l’auteur de »Méfiance cordiale. Les relations franco-espagnoles de la fin du XIXe siècle à la Première Guerre mondiale«, qui vient de paraître chez L’Harmattan.
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